Population (millions, 2017) : 11,4

Capitale : Tunis

Devise : dinar tunisien (TND)

Décalage horaire avec la France : – 1 h en été, aucun en hiver

Climat :

Méditerranéen au nord, continental au centre, semi-désertique au sud

À Tunis

• Température moyenne la plus basse en janvier – février : 6°C.

• Température moyenne la plus élevée en juillet – août : 45°C.

Indicateurs économiques :
Taux de croissance du PIB réel (1) : 2018 : 3,1 % (estim.) 2017 : 2,5 %
Revenu national/hab. en parité de pouvoir d’achat (USD, 2015) (2) : 11 150

Source : (1) FMI (2) Banque mondiale.

Échanges de marchandises (2016, Mds USD, évolution sur 2015) :
Export : 13,572 (- 4 %)
Import : 19,462 (- 4 %)

Quatre premiers fournisseurs (avec part de marché) :
1 – Union européenne 55,8 %
2 – Chine 8,4 %
3 – Russie 4 %
4 – Algérie 4 %
(Exportations françaises 2017: 3,254 Md EUR, + 0,53 %)

Source : OMC et IHS Markit Global Trade Atlas pour les exportations françaises.

La Tunisie continue à faire face à une situation économique difficile. La croissance économique a été modeste à 1 % en 2016 et devrait accélérer pour atteindre 2,3 % en 2017. Mais ce sera insuffisant pour réduire le taux de chômage qui se situe à environ 15 %. Les déficits du budget (-6,2 % du PIB en 2017) et du compte courant (-8,8 % du PIB) demeurent importants tandis que la dette représente près de 70 % du PIB (63 % en 2016). Les agences de notation Moody’s et Fitch Ratings ont abaissé cette année la note souveraine de la Tunisie.
Contrepartie de ces déséquilibres des comptes publics, la dépréciation du dinar (TND) face à l’euro a atteint environ 20 % depuis le début de l’année 2017, tandis que l’inflation atteignait un rythme de 5,7 % en glissement annuel en septembre. Ces deux facteurs pénalisent les consommateurs mais aussi les entreprises qui ne semblent pas globalement tirer parti de la dépréciation de la monnaie à l’exportation.
Pour le FMI, les objectifs de créer des emplois et contenir la dette publique doivent être au centre de tout effort de réforme économique.

Un remaniement ministériel a été opéré en septembre pour donner une impulsion au gouvernement d’unité nationale dirigé par Youssef Chahed. En effet, après un peu plus d’un an au pouvoir, peu de réformes ont été engagées sur le plan économique, si ce n’est la nouvelle loi sur l’investissement et la vaste opération anti-corruption lancée en mai 2017. Plaidant pour une réforme en profondeur du modèle économique devant l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Youssef Chahed a affiché ses priorités à l’horizon 2020 : une baisse du déficit budgétaire à -3 % du PIB et de la masse salariale à 12,5 % du PIB (contre 14 % actuellement), la stabilisation du niveau de l’endettement à 70 % du PIB et une croissance de 5 %.

Détérioration du solde commercial
Le déficit commercial a continué à se creuser sur les neuf premiers mois de 2017 pour atteindre environ 11,5 Mds TND, en hausse de 23,1 %, avec un taux de couverture des exportations par les importations de 68 %. Les déficits tant de la balance des échanges énergétiques que des produits alimentaires sont demeurés élevés.
En revanche, les exportations des industries manufacturières se sont redressées, en particulier les industries textiles, habillement et cuir (+ 14 %) et les industries mécaniques et électriques (+ 17,9 %). Elles ont bénéficié d’une reprise de la croissance en Europe, principal partenaire économique de la Tunisie. De même, grâce à la hausse des ventes de dattes (+ 13 %) et des produits de la pêche (+ 43 %), les exportations agricoles ont progressé de 13 % au cours des neuf premiers mois de 2017.
Toutefois, les exportations du secteur des mines, du phosphate et dérivés ont poursuivi leur repli (- 11 %). L’activité minière ne parvient pas à se redresser depuis 2011. Sur les dix premiers mois de 2017, la production de la Compagnie des Phosphates de Gafsa (CPG) se situait ainsi à 3,85 millions de tonnes (Mt). Entre 2010 et 2017, la production de phosphate a baissé de 40 à 50 %. En cause, principalement des interruptions répétées des activités d’extraction suite à des mouvements sociaux.

Un retour encore timide des investisseurs étrangers
La Tunisie comptait beaucoup sur la Conférence Tunisia 2020, organisée fin novembre 2016 à Tunis, pour mobiliser l’aide international et les investisseurs afin de relancer la croissance et les investissements. Cette conférence avait a été un succès relatif, avec des accords signés à hauteur de 15 Mds TND et des promesses de 19 Mds TND d’ici à 2020.
Le directeur de l’Agence de promotion de l’investissement extérieur (FIPA), Khalid Labidi, a plus récemment assuré que 50 % des conventions financières annoncées lors de la conférence ont été conclues. Il a mentionné en particulier, pour le secteur privé, la construction en cours à Tunis de l’usine d’assemblage de Peugeot (investissement de 30 Mds TND) pour la fabrication d’un pick-up, qui sera produit en 2018 et destiné aux marchés africains.
Un autre projet avancé est celui de Telnet avec Airbus Safran Launchers pour développer une filière spatiale autour des microsatellites dans la technopole de Sfax.
Le groupe Telnet qui a par ailleurs renforcé son partenariat avec Altran dans le cadre de la co-entreprise Altran Telnet Corporation (ATC).
Sur les huit premiers mois de 2017, les investissements directs étrangers (IDE) ont progressé de 11,7 %, à 1,455 TND.
S’ils ont reculé de 5,7 % dans le secteur énergie et de 64 % dans l’agriculture, ils ont en revanche progressé dans le secteur industriel (+ 30 %).

Reprise du tourisme dans un environnement plus sûr
Plus de deux ans après l’attentat perpétré dans la station balnéaire de Sousse, en juin 2015, au cours duquel 35 touristes avaient été assassinés, le tourisme reprend petit à petit des couleurs. Sur les huit premiers mois de l’année, plus de 4,6 millions de touristes sont venus en Tunisie avec une progression de 44 % des Français (400 000) mais aussi et surtout des Algériens, en hausse de 60 %. Quant aux recettes, elles ont progressé de 22 %, à 1,913 Mds TND.
Un motif d’optimisme : certains voyagistes internationaux ont annoncé leur retour pour 2018, comme le Franco-Chinois Nouvelles Frontières (Fosun), le Français Fram ou l’Anglais Thomas Cook.

Augmenter la part des énergies renouvelables
Pour l’instant, la part des énergies renouvelables reste faible dans le mix énergétique de la Tunisie avec environ 3 % de la production totale. L’ambition est de la porter à 30 % en 2030. D’où le lancement, en janvier 2017, de la première phase du programme de production d’électricité à partir des énergies renouvelables (2017-2020) qui a pour ambition de créer 1 000 MW pour un investissement de l’ordre de 2 Mds TND.
Les travaux de la centrale solaire photovoltaïque de 10 MG (investissement 12,5 M USD) à Tozeur ont démarré. Elle sera suivie par la centrale Tozeur 2. La GIZ Allemande a fait un don de 7 M EUR en appui au Plan solaire Tunisien. Le projet de connexion électrique entre Cap Bon en Tunisie et la Sicile en Italie, d’un montant de 600 M EUR financé en partie par la Société Tunisienne de l’Électricité et du Gaz (STEG) et la société Italienne Terna, pourrait bénéficier d’un
don de 300 M EUR de l’Union européenne selon le ministre de l’Énergie, des mines et des énergies renouvelables, Khaled Kaddour.

Une phase de stabilisation prolongée
Sur le plan politique, la phase de stabilisation se prolonge. L’état d’urgence, plusieurs fois renouvelé, est toujours en vigueur depuis deux ans. Les élections municipales doivent se tenir en mars 2018 puis les élections législatives et présidentielles en 2019.
Suite au plan diplomatique et stratégique, la Tunisie affirme son ancrage en Afrique. En octobre 2017, elle est devenue membre du Common Market for Eastern and Southern Africa (Comesa) et a été admise comme membre observateur de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en juin 2017. Elle espérait devenir un membre à part entière de cette dernière organisation fin 2017, à l’occasion d’une réunion au Togo à laquelle le président Béji Caïd Essebsi était convié.

Source : Rapport CIAN / Le Moci, édition 2018