Après deux années de croissance molle, en raison de la faiblesse et de la volatilité des cours des métaux et minerais, l’activité économique devrait reprendre avec un taux de croissance estimée à 3,8 % en 2017 par le FMI. Toutefois, si les déséquilibres extérieurs ont été réduits, la dette extérieure a grimpé pour atteindre 72 % du PIB. Un accord triennal au titre de la Facilité élargie de crédit devait être finalisé avec le FMI en décembre 2017 avec à la clé 169 millions de dollars (M USD) sur trois ans pour appuyer les politiques économiques et les réformes du pays.
Dans le domaine minier, le Canadien Kinross Gold devrait investir à hauteur de 590 M USD dans la phase 2 de la mine d’or de Tasiast afin de porter la capacité de la mine à 30 000 tonnes
(t) par jour contre 12 000 t actuellement. Algold Resources Ltd a obtenu un permis minier de 30 ans pour Tijirit, avec une production envisagée de 7 à 8 t par an.
La société australienne Ara Energy vient de franchir une nouvelle étape dans le projet d’exploitation d’uranium Tiris avec la finalisation et l’acceptation de l’étude sur l’impact environnemental et social.
Alors que le grand gisement de gaz sénégalo-mauritanien Grand-Tortue, opéré par BP et Kosmos Energy, ne devrait entrer en production qu’en 2021, le Malaisien Petronas cessera l’exploitation pétrolière offshore du puits Chinguitty, qui ne parvient à décoller des 6 000 b/j. De son côté, Total s’est renforcé avec la signature en mai 2017 d’un nouveau contrat en offshore profond sur le bloc C7 (7 300 km2).
En matière d’infrastructures, les liens entre la Mauritanie et le Sénégal vont être renforcés avec la mise en route de deux projets structurants : la construction du pont Rosso sur le fleuve Sénégal (financement UE, BAD, BEI pour 87 M EUR) couplée avec la réhabilitation de la route Nouakchott-Rosso (financement UE de 44,5 M EUR).
Sur le plan agricole, la Mauritanie a enregistré un déficit pluviométrique lors de la période d’hivernage cette année, notamment dans le sud-ouest du pays où l’on compte plus d’un million de têtes de bétail. La FAO a apporté un appui de 34 M EUR pour le développement des filières agriculture-pêche-élevage et ressources naturelles sur cinq ans (2017-2021).
Les travaux d’aménagement de 3 500 hectares sur le lac Rhiz, financés par le Fonds saoudien (16 M EUR), ont été lancés en juillet.
La Mauritanie a marqué aussi son souhait de s’associer à l’Initiative pour la transparence des pêches (FiTI). Après le renouvellement de l’accord de pêche signé avec l’Union européenne (UE) en 2016, la Mauritanie a signé un nouvel accord de pêche avec la Chine lors de la commission mixte mauritano-chinoise en octobre 2017.
Sur le plan politique, la révision de la Constitution, avec notamment la suppression du Sénat, a été approuvée sans surprise à plus de 85 % lors du référendum d’août 2017, un référendum boycotté par une large partie de l’opposition et de la société civile. La Mauritanie, qui avait quitté cette organisation régionale en 2000, a rejoint en mai la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) avec le statut d’État associé.
Source : Rapport CIAN / Le Moci, édition 2018