La croissance économique du Niger est dynamique, attendue à 5,2 % en 2017, en dépit de l’évolution défavorable des prix de l’uranium et du pétrole, de la menace terroriste et du repli des échanges commerciaux avec le Nigeria. Les résultats macroéconomiques sont jugés globalement satisfaisants par le FMI. Toutefois, le déficit budgétaire atteindrait 7,5 % du PIB en 2017 et le déficit des comptes courants demeurerait très élevé (-18,6 % du PIB). L’inflation serait toutefois maîtrisée (2 %). Un nouveau programme de trois ans a été signé avec le FMI en janvier 2017, assorti d’une facilité élargie de crédit (FEC) de 133 millions d’euros (M EUR). Mi-décembre à Paris, le Niger, en partenariat avec la Banque Mondiale et le PNUD, devait présenter à ses partenaires son plan de développement économique et social (PNDS) sur 2017-21 afin de mobiliser les financements nécessaires.
L’activité économique est soutenue par une bonne campagne agricole 2016/17, en hausse de 4,2 % par rapport à la précédente.
L’uranium, secteur phare du Niger à l’exportation, subit cependant les prix bas, divisés par deux en trois ans. Areva, actionnaire de la Somaïr et la Cominak, dans la cité minière d’Arlit, dans le Nord, va réduire ses activités et licencier en 2018 une partie de son personnel. Entre 2015 et 2016, la production d’uranium a baissé de 15 %, à 3 500 tonnes (t) et les exportations de 26 %, à 2 984 t. En outre, le Niger a choisi de se retirer de l’Initiative pour la transparence des industries extractives, (ITIE) après avoir été suspendu par les instances dirigeantes de ce programme pour « progrès insuffisants », en matière de divulgation des contrats et de non-respect de publication des données sur les versements de dividendes au profit des zones minières.
Une convention d’établissement a été signée avec la société de droit local Afrior pour l’installation et l’exploitation d’une chaîne d’affinage d’or (1 milliard F CFA) dans la région de Niamey.
Face à une crise énergétique criante, l’offre électrique devrait s’améliorer avec la mise en route, en avril 2017, de la centrale thermique de 100 MW à Gorou Banda. Retardée, la centrale hydroélectrique de Kandadji (130 MW), sur le fleuve Niger, devrait n’être livrée qu’en 2021 mais la centrale solaire photovoltaïque de Malbaza (7 MW) est attendue en 2018.
La première pierre pour la construction du 3e pont de Niamey a été posée en avril (investissement 44 Mds F CFA sur financement chinois). D’autres projets sont annoncés par la Chine, comme la cimenterie de Kao, dans la région de Tahoua, la construction d’un oléoduc pour l’exportation du pétrole et le projet pétrolier d’Agadem phase II.
Actuellement, la production de pétrole sur le bloc d’Agadem est de 20 000 b/j. Le Niger compte relancer les discussions pour concrétiser le projet de connexion de son oléoduc avec le « pipe » Tchad-Cameroun. Un nouveau code pétrolier a été adopté cette année.
Sur le plan sécuritaire, le Niger reste confronté aux menaces terroristes des groupes affiliés à Al Qaïda dans le nord et l’ouest de son territoire, et à celles de Boko Haram dans le sud-est du pays. Le pays participe à la force du G5-Sahel.
Source : Rapport CIAN / Le MOCI, édition 2018