La situation macroéconomique de l’Égypte s’est considérablement améliorée depuis la mise en place, en novembre 2016, d’un nouveau programme économique avec le soutien du FMI à hauteur de 12 milliards de dollars (Mds USD) sur trois ans. Il s’est appuyé sur la libéralisation du taux de change, la réduction des subventions à l’énergie, la mise en place de la TVA. Il a eu comme premiers résultats une importante réduction du déficit courant, l’augmentation des réserves de changes à 6,5 mois d’importation (31,1 Mds USD fin juin), la reprise des investissements de portefeuille (+16 Mds USD) et des IDE (+14 %). La croissance est attendue à 4,1 % pour 2017.
Signe d’un certain retour de la confiance, l’Égypte est revenue sur les marchés financiers internationaux avec une émission sur-souscrite de 4 Mds USD d’euro bonds et les agences de notation ont confirmé la note souveraine du pays avec une perspective stable.
Cependant, le déficit budgétaire a reculé mais reste élevé (-9,5 % du PIB). L’inflation est loin d’être jugulée : avec près de 30 % en 2017, elle pèse sur la population, dont environ 40 % est pauvre, accroissant le risque de mécontentement social. En réponse, le gouvernement a étendu son programme de protection sociale « Takafol et Karama » qui touche désormais 2 millions de familles.
Parmi les autres réformes marquantes, signalons les lois sur le code des investissements, les licences industrielles et la libéralisation du marché du gaz.
La crise énergétique de l’Égypte est en passe d’être surmontée avec la reprise de la production de gaz, qui devrait s’amplifier. Moins de deux ans après sa mise en production, le Champ de Nooros (opéré par ENI et BP) monte en puissance (10 Mds m3) tandis que le champ offshore de West Nile Delta (BP) vient d’entrer en production. L’Égypte pourrait non seulement satisfaire sa demande intérieure mais aussi devenir un exportateur net de gaz en 2020 avec la mise en production, prévue en décembre 2017, du gigantesque champ de Zohr (potentiel de 850 Mds m3).
Le tourisme se redresse également, sans retrouver son niveau d’avant le soulèvement de 2011. Sur les sept premiers mois de 2017, les recettes touristiques ont grimpé de 170 % (3,5 Mds USD), et le nombre de touristes a progressé de 54 %. Sur l’ensemble de l’année, l’Égypte table sur 8 millions de visiteurs, soit près du double de 2016, et sur des recettes de 6 Mds USD, ce qui est de bon augure tant pour l’emploi que la croissance.
Le Canal de Suez voit pour sa part ses recettes légèrement progresser à 4,3 Mds USD sur la période janvier-octobre 2017, en hausse de 3,4 % par rapport à 2016.
Au niveau bancaire, la Banque du Caire est en passe d’ouvrir son capital à hauteur de 20 % via une introduction en Bourse. Devrait suivre l’Africa International Bank (AAIB) pour 40 % de son capital.
Sur le plan politique, rappelons que des élections présidentielles sont prévues en mai 2018.
Source : Rapport CIAN / Le MOCI (édition 2018)