Population (millions, 2017) : 15,9

Capitale : Dakar

Devise : Franc CFA

Indicateurs économiques :
Taux de croissance du PIB réel (1) : 2018 : 7 % (estim.) 2017 : 6,8 %
Revenu national/hab. en parité de pouvoir d’achat (USD, 2016) (2) : 2 380

Source : (1) FMI (2) Banque mondiale.

Échanges de marchandises (2017, Mds EUR, évolution sur 2016) :
Export : 2,263 (+ 9,2 %)
Import : 5,386 (+ 19,64 %)

Cinq premiers fournisseurs (avec part de marché) :
1 – France 16,31%
2 – Chine 10,39 %
3 – Nigeria 8,72%
4 – Inde 7,14 %
5 – Pays-Bas 4,56 %

(Exportations françaises 2017 : 0,759 Md EUR, – 0,13 %)

Source : IHS Markit Global Trade Atlas.

Le Sénégal est l’une des économies les plus performantes d’Afrique subsaharienne actuellement. Ce dynamisme est porté par les grands projets du Plan « Sénégal émergent » (PSE) et une économie diversifiée. Depuis 3 ans, la croissance se situe au-dessus de 6 % l’an. Elle est attendue à 6,8 % en 2017 et 7 % en 2018, soutenue par les investissements mais aussi par l’ensemble des secteurs de l’économie, de l’agriculture au tourisme en passant par les mines (phosphates et or).

Au niveau macroéconomique, les indicateurs sont plutôt dans le vert. Le déficit de la balance commerciale a été ramené à -3,7 % du PIB en 2017, l’inflation augmente mais reste faible (2 %), le déficit de la balance commerciale a été ramené à -12,2 % du PIB.

Le pays gagne sept places au Doing Business 2018
Ces perspectives favorables sont confirmées par le FMI, qui pointe toutefois le poids du service de la dette, qui devrait absorber 30 % des recettes de l’État en 2017 (24 % en 2014).
La dette publique a, en effet, explosé, passant de 46,9 % du PIB en 2013 à 61,1 % du PIB en 2017. Pour une croissance pérenne et durable, le FMI prône l’augmentation des investissements privés, le soutien des PME et la mise en place d’une zone économique spéciale (ZES).
Le pays a gagné sept places au classement Doing Business 2018, se situant juste derrière la Côte d’Ivoire, à la 140e place sur 190. Toutefois, au niveau du développement humain, il perd huit places pour se situer au 162e rang, selon le PNUD.
Dans le projet de loi de Finances pour 2018, le budget est en hausse de 10 % à 3 709 milliards (Mds) F CFA*. Il fait encore la part belle aux investissements publics qui augmentent de 9,3 % à 1 339,5 Mds F CFA, mais aussi aux secteurs sociaux, dont le Programme national des Bourses de sécurité familiale, avec 1 161 Mds F CFA. La croissance est projetée à 7 % et le déficit public anticipé à -3,5 % du PIB.

L’agriculture en hausse de 10 %
Le secteur de l’agriculture progressera de 10 % en 2017 avec la poursuite du Programme d’accélération de la cadence de l’agriculture sénégalaise (Pracas). Si la production de riz progresse, le pays n’est pas encore parvenu à l’autosuffisance. En revanche, le secteur de la pêche ralentit fortement en raison d’une diminution des stocks pélagiques côtiers et de la restriction de l’accès aux ressources de la sous-région. Le Sénégal a marqué sa volonté d’adhérer à l’Initiative pour la transparence des pêches (FiTI).
La relance des Industries chimiques du Sénégal porte ses fruits. Toutefois, les stocks importants de 2016 (1,738 Mt) pèsent sur la production en 2017. De janvier à juillet, la production a été de seulement 758 000 t (956 000 t sur la même période en 2016).
De bonnes performances sont réalisées dans la mine de zircon et d’ilménite à Diogo opérée par la Grande côte opération (GCO). La production de zircon progresserait de plus de 40 % en 2017, à 73 000 t.
En outre, le secteur du BTP et des matériaux de construction est soutenu par les grands chantiers publics ainsi que la construction des logements.

Le pays de mieux en mieux éclairé
Les progrès dans le domaine de l’énergie électrique sont impressionnants. Selon le directeur de la Société nationale d’électricité du Sénégal (Senelec), la capacité électrique nationale est passée de 660 MW en 2010 à 1 000 MW en 2016 et le nombre de délestages a fortement diminué. Le taux d’électrification atteint 56,5 %, selon le Global Energy Architecture Performance Index du Forum économique mondial. Cette montée en puissance a été réalisée en bonne partie par l’énergie solaire. Le Sénégal serait en passe de réaliser son objectif d’intégrer 20 % d’énergie renouvelable dans son mix énergétique en 2017.
Après le lancement de deux centrales solaires en 2016 (Senergy II : 20 MW et Malicounda : 22 MW), quatre nouvelles centrales seront réceptionnées en 2017 (Santhiou Mékhé : 29,5 MW, Kahone : 20 MW, Sakal : 20 MW et Dias : 15 MW). En outre, Vinci Énergies, via sa marque Omexom, installera huit centrales photovoltaïques d’ici à juillet 2018 pour un investissement de 26,8 M EUR, financés par la banque allemande KFW et la Senelec. On peut également signaler le futur parc éolien de Taïba Ndiaye (150 MW), en cours. Les tarifs de l’électricité ont été abaissés de 10 % en moyenne début 2017.

L’aéroport Blaise-Diagne enfin livré
L’aéroport international Blaise-Diagne (AIBD), chantier qui a duré 10 ans et coûté 575 M USD, devait être livré en décembre 2017 avec une capacité de 5 millions de voyageurs par an et de 50 000 t de fret. L’aéroport, situé près de la nouvelle cité de Diamniadio, sera relié à Dakar par le Train express régional financé et réalisé avec le concours des expertises de la France (investissement 914 M USD) dont la livraison est prévue en 2019. Il bénéficiera également du prolongement de l’autoroute à péage de Dakar-Diamniadio jusqu’à l’aéroport.
Lors de l’inauguration de l’AIBD, la nouvelle compagnie Air Sénégal SA, avec à sa tête le Français Philippe Bohn, devrait prendre son envol après plusieurs échecs par le passé (ex-Sénégal Airlines et Air Sénégal International). La compagnie, qui a acquis deux turbopropulseurs (ATR 72-600) en mai 2017, a signé en novembre pour l’acquisition de deux Airbus A330 Neo (510 M USD).
Les aéroports régionaux – Saint-Louis, Matam, Ziguinchor, Tambacounda et Kédougou – seront réhabilités sur 4 ans par le Tchèque Transco pour 100 Mds F CFA.
La construction du port minéralier de Bargny à Sendou, à une trentaine de kilomètres du port autonome de Dakar (PAD), devait être lancée fin 2017. Incluant la construction d’une ligne de chemin de fer de 750 km pour le transport du minerai de fer du Sénégal oriental, il devrait permettre une meilleure évacuation, outre du fer, des produits comme le phosphate de Thiès, de Taïba et de Matam.
Dans le secteur des télécommunications, le deuxième opérateur de téléphonie mobile Tigo, filiale de Millicom, a été finalement cédé en juillet au consortium composé de Teylium Telecom, NJJ de Xavier Niel et de Sofima.

Le Président Macky Sall sur orbite
Au niveau politique, la coalition menée par le parti du chef de l’État sénégalais Macky Sall, Benno Bokk Yakaar (BBY), a remporté une large majorité parlementaire face à une opposition divisée lors des élections législatives de juillet 2017.
Elle a obtenu 49,48 % des suffrages exprimés et obtenu 125 sièges sur les 165 que compte l’Assemblée. Douze groupes politiques se partagent les sièges restants. Ce scrutin a été marqué par une présence record de 47 listes (24 en 2012), et un taux de participation en hausse à près de 54 % (36 % en 2012).
Le Premier Ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne a été reconduit à la tête du gouvernement en septembre 2017 après avoir démissionné dans la foulée des législatives.
Signe de l’importance des nouvelles découvertes de pétrole et de gaz, un ministère du Pétrole et des énergies renouvelables a été créé lors de ce remaniement.
Opposant au président Macky Sall, le maire de Dakar, Khalifa Sall, emprisonné depuis mars pour détournement de fonds présumé, élu en juillet député sur la liste d’opposition Taxawu Senegaal, va faire face à la justice, son immunité parlementaire ayant été levée en novembre 2017. La prochaine élection présidentielle se déroulera en 2019 mais le mandat sera réduit de 7 à 5 ans, suite au référendum de mars 2016 sur la réforme de la Constitution.

Source : Rapport CIAN / Le MOCI, édition 2018